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Photo du rédacteurMaurice Coton

Ode au bigorneau

Une ode au bigorneau, quelle idée ! loin de celle que nous nous faisons de la poésie, toujours poussée à célébrer les cimes suprêmes de l'être. N'est-ce pas alors une ode aux petits riens ? Le bigorneau pourtant a toute sa place, décorative et gustative, dans les plateaux de fruits de mer. Ce serait même une faute d'oublier de le mettre, en nombres. Dans son expression la plus ancienne, la poésie joue ce rôle, en n'oubliant jamais de se ranger aux côtés de ces riens, et guidée par l'impérieuse envie de désirer "tout ou rien". Quant au pique indispensable pour avaler le bigorneau, il ne figure pas dans le poème. Même le bec acéré de l'oiseau marin ne parvient pas à l'extraire de sa coquille. Le poète, dans la coquille noire des mots, attend son tour d'écrire le monde, tel qu'il l'imagine sur un plateau royal.


ODE AU BIGORNEAU

Au Guilvinec


A l’instar de la sterne

L’iris du Finistère

Sur l’estran bleu du Steir

Un tel gastéropode

Dedans son phalanstère

En son austère coque

Garde tout son mystère

Contre ce haut gangster

A l’hystérique vol



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1 comentário


Vince
03 de dez. de 2020

Le bigorneau, comme son nom l'indique, est natif du pays de Bigots du nord

la légende raconte, qu'un roi rêveur et légèrement austère,

versa une larme d'espoir dans un petit verre rond et bombé

Celui-ci fut transporté par un oiseau aux ailes éphémères

jusqu'aux rives chahutées de la mer du nord

Mais avant qu'il arrive à bon port

La larme s'échappa en se laissant furtivement du bord tomber

pour enfin se poser sur la vareuse d'un pêcheur breton assez fier

Qui avait largué ses amarres dans une rade du Finistère

Tout étonné par ce curieux présage

Il l'a cacha secrètement dans un coquillage.


C'est ainsi que naquit le délicieux et délicat bigorneau.


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