Parmi les poèmes que je retranscris au jour le jour d'un cahier à mon ordinateur, tous ou presque créent dans mon esprit un effet de surprise, au point souvent où je ne parviens pas à me remémorer l'existence de tel ou tel poème, voire à m'en reconnaître l'auteur. C'est le cas de ce poème "Erre vent", datant de 2001, dont le titre évoque la vie nomade et plus encore la capitale arménienne Erevan. Là, je prends le parti des gens poussés à l'exil comme seul planche de salut. Le recours à la forme du sonnet signifierait-il qu'il s'agit d'un thème vieux comme la poésie ? La question reste posée.
La réponse se trouve bien peut-être
Dans les rêves des fabuleux ancêtres
Du lointain passé soudain renaissant
Qui devinaient sagement que leur sang
Coulerait du cœur jusque dans les veines
Des petits-enfants de ma sœur Irène
ERRE VENT
La belle et longue lutte du peuple arménien
C’est peu dire qu’elle regorge d’ingrédients
Entre l’Anatolie et le plateau d’Iran
Sous le vocable du Caucase et des volcans
En cercles de déserts et de sols ébahis
Desquels se déploie au ciel le mont Ararat
De toute la hauteur jamais anéantie
Et par la flèche tirée de son lac Sevan
S’est étendue poussée au cœur des tragédies
Au monde entier diffuse un message vaillant
Qui dans le vent passe pour relever l’esprit
Prenant l’exil pour une planche de salut
Et rêvant que le jour de leurs enfants viendra
Au détour immémorial de sa diaspora
Air et vent pour qui erre et vanne en rêvant de cet herre avant .....